Résumé :

Le blanc de zinc (ZnO), pigment moderne développé à la fin du XVIIIe siècle en tant qu’alternative non toxique au blanc de plomb, a été adopté dans la peinture à l’huile au milieu du XIXe siècle. Initialement utilisé aux côtés du blanc de plomb, son pouvoir couvrant plus faible et sa brillance en ont fait un pigment de choix pour les mélanges de couleurs, les points lumineux, mais aussi les empâtements et les préparations. Cependant, il peut provoquer des problèmes de conservation, par exemple en raison de la formation de savons de zinc. Connaître ce pigment est donc crucial pour les études techniques des œuvres d’art et leur conservation.

Cette thèse explore les propriétés et l’emploi des peintures à l’huile à base de blanc de zinc de l’échelle nano- et microscopique jusqu’à l’échelle macroscopique des œuvres d’art. Deux axes de recherche sont investigués par l’analyse de plusieurs types de matériaux complétée avec des recherches documentaires et une enquête auprès des professionnels du patrimoine : l’étude des propriétés physico-chimiques du blanc de zinc et de l’ampleur et des modalités d’emploi du pigment.

Le premier axe est abordé à travers l’analyse, à l’échelle nano- et micromètrique, d’un large corpus, unique et varié, de matériaux d’artiste historiques et modernes des fabricants européens et américains principaux, et d’une sélection d’échantillons issus d’œuvres, qui sont comparés à des matériaux de référence et des modèles de peinture. Plusieurs types de techniques d’analyse sont utilisés, allant de méthodes de laboratoire conventionnelles (microscopie optique et électronique, DRX) jusqu’à de larges instrumentations telles que l’accélérateur de particules AGLAE (PIXE, IBIL) et le synchrotron ESRF (DRX à haute résolution angulaire). Plusieurs composés ont été identifiés dans les matériaux de peinture, ce qui met en évidence certaines pratiques et adulterations des fabricants de couleurs. L’hydrozincite, probable produit de dégradation du ZnO, a été identifié dans plusieurs échantillons. Cette étude met en montre, parmi les matériaux historiques et modernes, des différences de composition, de taille des particules de ZnO et de comportement de luminescence. La morphologie et la taille des particules de ZnO et la pureté des matériaux analysés suggèrent une synthèse par méthode indirecte. La variété des comportments de luminescence, affectés également par d’autres facteurs liés au pigment et à son environnement, est, au contraire, plus difficile à interpréter.

Le deuxième axe est abordé à partir des campagnes de fluorescence X sur une cinquantaine d’œuvres analysées in-situ dans les musées, et l’étude détaillée d’une sélection de peintures au laboratoire. Cette recherche explore différents emplois du pigment à partir d’exemples précoces jusqu’à la moitié du XXe siècle, et constitue une véritable base de données des œuvres qui contiennent du blanc de zinc. En outre, l’étude souligne les limites de l’identification du blanc de zinc, notamment sur la seule base des analyses non-invasives de fluorescence X. L’intérêt d’un protocole non-invasif pour l’identification du pigment basé sur sa photoluminescence a été mis en valeur, ce qui est complémentaire à l’emploi de la cathodoluminescence pour l’étude invasive de matériaux de peinture.

Cette recherche constitue donc une référence sur les propriétés physico-chimiques et l’emploi du blanc de zinc, offrant des informations sur l’histoire matérielle du pigment et des œuvres d’art modernes en ouvrant des perspectives sur la conservation et l’authentification des œuvres

Composition du jury :

Victor Etgens, directeur, chef du département Recherche, C2RMF

Johanna Salvant, encadrante, ingénieure d’études, C2RMF

Daniela Comelli, rapporteur, associate professor, Politecnico di Milano

Klaas Jan van den Berg, rapporteur, professeur, University of Amsterdam et scientifique du patrimoine, Cultural Heritage Agency of the Netherlands (RCE)

Yves Dumont, examinateur, professeur, UVSQ – Université Paris-Saclay

Sigrid Mirabaud, examinateur, scientifique du patrimoine, Ministère de la Culture

Austin Nevin, examinateur, professeur et chef de la conservation, Courtauld Institute of Art, Londres

Anne Robbins, membre invitée, conservatrice peinture, musée d’Orsay

 

Résumé :

Les tapisseries représentent un trésor national et international d’une valeur inestimable. Elles reflètent l’histoire, la culture, un savoir-faire important et une signification symbolique et sociale de la société qui les a créées. Cependant, elles font face aujourd’hui à des défis de conservation majeurs. Elles sont d’une part parmi les œuvres les plus fragiles, et d’autre part, parmi les plus sollicitées du fait de leurs multiples manipulations ou de leur exposition prolongée. Par conséquent, il est essentiel aujourd’hui d’explorer des approches préventives et prédictives, pour anticiper .
Dans cette perspective, ce travail a pour but de proposer un cadre de modélisation capable de prédire le comportement mécanique des tapisseries pour des configurations d’exposition données. Nous avons estimé crucial de privilégier l’analyse de la réponse mécanique intrinsèque et structurale des tapisseries, un aspect peu exploré dans la littérature jusqu’à présent.
En premier temps, des campagnes expérimentales ont été réalisées dans l’objectif de caractériser la réponse des matériaux textiles, ce qui permet de sélectionner un modèle mécanique adapté aux contextes des tapisseries et de l’alimenter par des paramètres convenables. Il s’agit essentiellement des essais de traction et de fluage. Concernant ce dernier, la corrélation d’image numérique (CIN) était un élément clé pour la réussite du montage proposé. Les essais ont été appliqués d’abord sur des tissus contemporains, avant d’être réalisés sur des fragments de tapisseries historiques, datés du XVIIe pour les plus anciens. Ensuite, pour modéliser les tapisseries, nous avons étudié un modèle rhéologique viscoélastique-plastique à deux branches, de type Maxwell généralisé. Nous avons opté pour les lois de Hooke orthotrope, le critère de Hill de plasticité, ainsi qu’un écoulement plastique associé. Finalement, le problème est résolu numériquement, grâce aux calculs par éléments finis couplés à un problème de coques avec l’hypothèse des contraintes planes. Cela a permis de valider les résultats trouvés expérimentalement et ensuite de simuler des tapisseries sous différentes configurations. En effet, nous avons étudié l’évolution des déformations avec le temps, évalué différents systèmes de présentation (accrochage continu / discontinu, sur plan incliné, etc.), ainsi que la présence de défauts de tissage et de discontinuités.

Composition du jury :

Salima AGGOUN , directrice, Professeure des universités, CY Cergy Paris Université

Boumediene NEDJAR, co-directeur, Professeur des universités, Université d’Evry Paris-Saclay

Mohamed DALLEL , co-encadrant, Ingénieur de recherche, Responsable du pôle scientifique « Textile » LRMH / CRC (MC-MNHN-CNRS)

Marc QUIERTANT , rapporteur, Directeur de recherche, ESTP – Campus de Cachan

Ann BOURGÈS , rapporteure, Ingénieure de recherche, HDR, C2RMF

Sébastien RÉMOND, examinateur,Professeur des universités, Université d’Orléans 2

Cécilia GAUVIN, examinatrice, Docteur-Ingénieure, Scientifique du patrimoine culturel, Bureau d’étude S-MA-C-H

Roberta CORTOPASSI , membre invitée, Conservateur en chef, Musée du Louvre

Résumé :

De 1783 à 2010, le domaine de Rambouillet est pensé comme un territoire-vitrine des princes et de l’État. La double fonction politique de résidence et de site modèle et vitrine invite à se saisir d’une histoire environnementale du pouvoir au domaine, c’est-à-dire l’étude des rapports de force politiques permanents et les relations de conflictualité entre les différents acteurs et communautés, humains et autres qu’humains sur le territoire. Il s’agira notamment de suivre comment les princes et l’Etat mettent en place des politiques de la nature à l’échelle locale, que ce soit autour des chasses princières, de la privatisation des lieux ou bien autour de l’histoire de la Bergerie nationale, de son troupeau de mérinos de Rambouillet. Des programmes de modernisations qui sont ensuite diffusés à l’échelle régionale, coloniale et internationale. L’histoire environnementale de la chasse et de l’élevage permet d’interroger les frontières de la conservation de la nature, des processus de modernisations et de préciser la fabrication technique et scientifique des sauvages et des domestiques par les Modernes depuis le XVIIIe siècle. L’enquête s’intéresse autant à l’histoire des populations de grand gibier et à leur gestion dans le temps long qu’à la notion de race et aux manières dont les gestionnaires prennent en charge les animaux politiques comme le cerf, le faisan ou le mouton. Le mérinos de Rambouillet est l’une des premières races pures créée en France à partir de 1786 et sa trajectoire à travers plusieurs continents pendant l’ère coloniale et postcoloniale démontre l’influence du « nom de Rambouillet » à travers les époques et les lieux. Au domaine de Rambouillet, peut-être plus qu’ailleurs, c’est dans ce qui est en train de devenir la nature, que les rapports de force se révèlent et que l’histoire environnementale trouve un terrain fertile pour une approche du pouvoir par la forêt, la chasse et l’élevage, en un mot, par la nature.

Composition du jury :

Anne-Claude AMBROISE-RENDU, co Directrice, professeur des universités, HDR, Université de Versailles-Saint-Quentin

Grégory QUENET, co Directeur, professeur des universités, HDR, Université de Versailles-Saint-Quentin

Charles-François MATHIS, Rapporteur, Professeur des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Jérôme BURIDANT, Examinateur, Professeur des universités, Université de Picardie Jules Verne

Sylvie DALLET, examinatrice, Professeure des universités, Université de Versailles-Saint-Quentin

Guillaume BLANC, Rapporteur, Maître de conférences HDR, Université Rennes 2

Maike SCHMIDT, Examinatrice, Chargée de recherche, Universität Leipzig

Steve HAGIMONT, Examinateur, Maître de conférences, Université de Versailles-Saint-Quentin

Résumé :

Résumé :

En conservation-restauration, les comblements des artefacts en plâtre sont fréquemment réalisés en raison de la fragilité de ce matériau. Afin de pallier les altérations produisant des instabilités structurelles et/ou visuelles et esthétiques, des matériaux non originaux sont appliqués : réalisés in situ par modelage de matière fraîche, ou par fixation d’une pièce mise en œuvre à part. En fonction des critères déontologiques et techniques, divers matériaux peuvent être utilisés. Afin de mieux les connaître, une étude a été menée en développant une méthodologie pluri-disciplinaire allant des techniques analytiques aux différents champs de la conservation-restauration.

Dans un premier temps, un corpus d’artefacts a été étudié, constitué de deux collections du musée du Louvre : la statuaire moulée de la gypsothèque et les cadres du XIXe siècle, en associant observations des comblements et étude documentaire. Différents usages ont été constatés, comme celui de matériaux identiques aux originaux ainsi que celui visant une différenciation par l’ajout d’additifs. À partir de ces données, des formulations de plâtre, aux rapports massiques eau/plâtre échelonnés, additionnées de carbonate de calcium et de dioxyde de titane ont été sélectionnées pour caractérisation.

Dans un deuxième temps, les aspects micro-structurels ont été examinés par observations aux microscopes optique et électronique à balayage (MEB). Les éléments ont été identifiés par analyse en spectroscopie à dispersion d’énergie (MEB-EDS). La caractérisation des aspects rhéologiques à l’état frais a été traitée dans un troisième temps afin de calibrer et classer les textures. Des correspondances entre les consistances ont été établies, offrant des gammes d’usages pâteux à fluides, adaptées aux méthodes par modelage ou par coulée.

Une quatrième phase a permis la caractérisation des propriétés mécaniques à l’état solide, en mesurant les résistances à la compression et à la flexion 4 points, et en calculant les modules d’élasticité. Enfin, un protocole de suivi a évalué la stabilité de trois artefacts, restaurés entre 2015 et 2017, par des relevés et des corrélations d’images 3D haute définition. Un des artefacts a également été équipé de capteurs de déplacement afin de compléter le suivi. L’étude et la caractérisation des formulations de comblement, en liant les aspects physico-chimiques et structurels, à différentes échelles et selon les états frais ou pris, peuvent alors assister les choix des spécialistes de la conservation-restauration en fonction des conditions d’intervention. Le protocole est ajustable pour étudier d’autres formulations ou d’autres matériaux, typologies ou spécialités du patrimoine.

Composition du jury :

François Pernot, professeur des universités, HDR, CY Cergy Paris Université (Directeur)

Yannick Mélinge, professeur des universités, HDR, CY Cergy Paris Université, Laboratoire de recherche des monuments historiques (détachement) (Encadrant)

Anne-Solenn Le Hô, ingénieure de recherche, Centre de recherche et de restauration des musées de France / Chimie ParisTech, Research University, CNRS, IRCP (Encadrante)

Aurelia Badde, conservatrice-restauratrice de sculpture (Berlin)

Ann Bourgès, ingénieure de recherche, HDR, Centre de recherche et de restauration des musées de France (Rapporteur)

Catherine Chevillot, conservatrice générale du patrimoine, docteure en Histoire, Cité de l’architecture et du patrimoine

Christophe Lanos, professeur des universités, HDR, Université de Rennes – IUT de Rennes (Rapporteur)

Delphine Morana Burlot, maîtresse de conférences, HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

Résumé :

Résumé :

Dans un contexte patrimonial les vibrations représentent une véritable menace quant à la préservation des objets. Pourtant, les dispositifs de protection des vibrations employés sont généralement très rudimentaires et les systèmes proposés dans la littérature scientifique ne sont pas appliqués, principalement par manque de considération pratique. Pour dépasser ces limites, les travaux présentés dans cette thèse s’articulent autour du développement d’un nouveau type de système de protection, basé sur le principe du contrôle actif de vibrations.

La conception du dispositif de contrôle commence par l’établissement d’un cahier des charges au double objectif. D’une part il définit les objectifs de contrôle des vibrations rencontrées en domaine patrimonial, d’autre part il formalise les considération pratiques des acteurs du patrimoine. Le cahier des charges permet alors d’identifier la stratégie de contrôle la plus adaptée au respect des spécifications formulées. En l’occurrence, le contrôleur est conçu comme un dispositif autonome et indépendant qui vient se greffer à la structure à protéger et utilisant un algorithme de contrôle adaptatif et de type feedforward.

Un dispositif de contrôle expérimental dont le contrôleur est actualisé par l’algorithme Filtered-x Least Mean Square (FxLMS) est conçu afin d’éprouver sa capacité à respecter le cahier des charges. Ce dispositif est testé dans un premier temps sur une structure à la dynamique relativement simple, puis sur un banc d’essai représentatif d’une situation couramment rencontrée en contexte patrimonial. Une fois le dispositif validé, un outil permettant de comparer quantitativement, objectivement et robustement les performances de différentes situations de contrôle est proposé. Cette méthodologie passe par l’extraction de descripteurs de performance, chacun d’entre eux devant représenter un aspect du contrôle qu’il est souhaitable de quantifier.

Si l’utilisation du FxLMS permet de valider le cahier des charges, une hypothèse forte de cet algorithme restreint son champ d’utilisation. Une solution à cette limite est l’utilisation d’algorithmes de contrôle plus récents et basés sur la paramétrisation de Youla-Kuçera. Une étude paramétrique définit les conditions à partir desquelles les performances du FxLMS ne sont plus acceptables, et l’utilisation du benchmark permet de quantifier les performances des nouveaux algorithmes proposés.

Composition du jury :

Hervé Lissek Professeur, LTS2, École Polytechnique Fédérale de Lausanne (Rapporteur)

Patrice Masson Professeur, GAUSS, Université de Sherbrooke (Rapporteur)

Ioan Doré Landau, Directeur de recherche émérite, GIPSA – Lab (Examinateur)

Marc Lethiecq Professeur des universites, GREMAN, Universite de Tours (Examinateur)

NicolasWilkie-Chancellier, Professeur des universités, SATIE, CY Cergy Paris Université (Directeur)

Henri Boutin, Maitre de conférence, STMS, Sorbonne Université (Encadrant)

Marguerite Jossic, Chargée de recherche, Musée de la Musique (Encadrante)

Sandie Le Conte, Responsable de laboratoire, Institut national du patrimoine (Encadrante)

Eléonore Kissel, Responsable Conservation-Restauration, Musée Quai-Branly (Invitée)

Résumé :

Résumé :
L’apparition d’efflorescences cristallines sur des objets calcaires stockés dans des environnements pollués est communément appelée « dégradation de Byne ». Elle résulte de l’émission de composés organiques volatils acides (COV) par les matériaux de stockage qui réagissent avec le carbonate de calcium dans les substrats poreux. Ceci conduit à la formation de divers sels organiques de calcium, parmi lesquels des acétates et des formiates, et provoque une détérioration irréversible des objets. Jusqu’à présent, seuls des objets macroscopiques subissant la dégradation de Byne étaient rapportés dans la littérature.
Le présent travail a été initié par le constat d’état de la collection micropaléontologique de foraminifères d’Alcide d’Orbigny (1802-1857), conservée au Muséum national d’Histoire naturelle. Des observations préliminaires ont montré que les spécimens étaient affectés par des efflorescences salines de morphologies diverses. D’autres collections endommagées ont également été étudiées, ainsi que des spécimens vieillis artificiellement. La caractérisation des efflorescences a été réalisée en tenant compte de la nature patrimoniale et de la fragilité des spécimens historiques, avec des méthodes sans contact telles que la spectroscopie micro-Raman et la diffraction des rayons X sur ligne Synchrotron. Ces résultats ont mis en évidence des produits de dégradation différents de ceux précédemment rapportés dans la littérature, parmi lesquels le polymorphe [β-Ca(HCOO)2] du formiate de calcium, connu pour être instable en conditions ambiantes. Les mécanismes de formation des sels de calcium à l’échelle microscopique ont ainsi été étudiés, ainsi que la stabilité des formiates de calcium. L’histoire matérielle de la collection d’Orbigny au MNHN a également été explorée pour mieux identifier l’impact des facteurs environnementaux.

Mots clés : pollution muséale, COV, fossiles calcaires, carbonate de calcium, spectroscopie Raman, DRX

Abstract:
The occurrence of crystalline efflorescence on calcareous objects stored in polluted environments is commonly known as “Byne’s decay”. It results from the emission of acidic volatile organic compounds (VOCs) by storage materials that react with calcium carbonate in the porous substrates. This leads to the formation of various calcium organic salts, among which acetates and formates, and causes irreversible deterioration for the objects. Until now, only macroscopic objects undergoing Byne’s decay were reported in the literature. The present work was initiated by the conservation report of Alcide d’Orbigny’s (1802-1857) micropaleontological collection of foraminifers, housed at the French Natural History Museum. Preliminary observations showed that specimens were affected by salt efflorescence with various morphologies. Other collections presenting a similar degradation were also investigated as well as artificially-aged specimens. Considering the heritage nature and the fragility of the specimens, efflorescence were characterized combining contactless micro-Raman spectroscopy and X-ray diffraction on synchrotron beamline. The results highlighted degradation products that differ from those previously observed on macroscopic calcareous collections, among which the polymorphic phase [β-Ca(HCOO)2] of calcium formate. The history of d’Orbigny’s collection at the MNHN was also investigated in order to highlight the impact of environmental factors.

Keywords : Museum pollution, VOC, calcareous fossils, calcium carbonate, Raman spectroscopy, XRD

Composition du jury :

Dr Ludovic BELLOT-GURLET, Professeur, MONARIS, SU-CNRS, Paris (rapporteur)

Dr Thibault DE GARIDEL-THORON, Chargé de Recherche, CEREGE, AMU-CNRS-IRD-INRAE, Aix-en-Provence (rapporteur)

Dr Anne CHABAS, Professeur, LISA, Paris-Est Créteil-CNRS, Créteil (examinatrice)

Dr Mathieu ROSKOSZ, Professeur, IMPMC, MNHN-SU-CNRS, Paris (examinateur)

Dr Sophie SEPULCRE, Maître de conférences, GEOPS, Paris-Saclay-CNRS, Orsay (examinatrice)

Dr Nathalie STEUNOU, Professeur, ILV, Paris-Saclay-CNRS, Versailles (directrice de thèse)

Dr Véronique ROUCHON, Professeur, CRC, MNHN-MC-CNRS, Paris (co-directrice de thèse)

Dr Marie-Béatrice FOREL, Maître de conférences, CR2P, MNHN-SU-CNRS, Paris (co-encadrante)

Résumé :

Résumé :
En 1920, le banquier Auguste Rondel (1858-1934) fait don de sa collection, consacrée au théâtre et aux arts du spectacle, à l’État. Elle est installée cinq ans plus tard à la Bibliothèque de l’Arsenal, où l’éminent théâtrophile continue de veiller sur elle jusqu’à sa mort, en 1934. Textes de pièces, programmes, affiches ou recueils factices d’articles de presse, accumulés et compilés durant toute une vie, témoignent de l’étendue et de la diversité de ce fonds. Celui-ci recèle, en effet, une quantité de sources inestimables pour les chercheurs dont l’un des exemples les plus remarquables est sans nul doute la section dédiée au théâtre du Palais-Royal. Cet ensemble d’archives, cédé à Rondel par un ancien directeur de l’établissement, Eugène Héros, est composé de documents variés (pièces, partitions, journaux de bord ou documents administratifs) couvrant tout le XIXe siècle, de la fondation du théâtre en 1831 par Joseph Contat-Desfontaines dit Dormeuil jusqu’à la fin de la direction de Maurice Charlot, en 1906. En 1858, après vingt-sept années passées à la tête de l’institution, Dormeuil cède la place à son fils, Léon, qui s’attache à poursuivre l’œuvre de son père. Répertoire comique assumé, longévité des directions, actionnariat, résistance face à l’avant-garde théâtrale, recours à des auteurs et compositeurs à succès (Labiche, Offenbach, Meilhac et Halévy, Feydeau) ainsi qu’à des artistes de renom (Geoffroy, Lhéritier, Brasseur, Hortense Schneider) : tels sont les ingrédients d’une « formule » qui marche et qui a permis de conforter le théâtre du Palais-Royal dans sa position de haut lieu parisien du loisir et du délassement jusqu’au début du XXe siècle. Cette étude se propose d’analyser comment l’héritage de Dormeuil père a été exploité par ses successeurs, de 1858 à 1906, et de retracer l’histoire d’un des temples du rire parisien au prisme de l’industrialisation des spectacles.

Abstract:
In 1920, banker Auguste Rondel (1858-1934) donates his collection dedicated to theatre arts to the French State. Five years later, the collection is transferred to the Bibliothèque de l’Arsenal, where the eminent erudit keeps looking after until his death, in 1934. Plays’ manuscripts, programs, posters or artificial collections of press articles are so many witnesses, accumulated and compiled during an entire life, of the collection’s extent and variety. In fact, it presents an incredible number of sources, which are priceless for the researchers, including the whole and impressive section dedicated to the Palais-Royal theatre. This part of archives sold to Rondel by a former director of the establishment, Eugène Héros, is composed by numerous documents (plays, music scores, repertories, logbooks or administrative documents) which cover a big part of the 19th century, from the theatre’s foundation in 1831 by Joseph Contat-Desfontaines a.k.a. Dormeuil until Maurice Charlot’s direction, in 1906. In 1858, after 27 years at the head of the institution, Dormeuil hands over to his son, Léon, who tries to pursue his father’s project. Comical repertories claimed, directions’ « longevity », shareholders, resistance facing theatrical avant-garde, successful authors and composers (Labiche, Offenbach, Meilhac and Halévy, Feydeau) or reputed actors (Geoffroy, Lhéritier, Brasseur, Hortense Schneider): these are the ingredients of a brilliant “method” which permited to reinforce the Palais-Royal theatre as the Parisian hotspot for entertainment and délassement until the first years of the 20th century. This study proposes analyzing how Joseph Dormeuil’s heritage was used and managed by his successors, from 1858 to 1906, and otherwise recounting the history of one of the famous Parisian monuments dedicated to amusement during the entertainment’s industrialization period.

Composition du jury :

M. Joël HUTHWOHL – Directeur du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France (examinateur),

Mme Violaine HEYRAUD – Maîtresse de conférences en lettres modernes et études théâtrales, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (examinatrice),

Mme Stéphanie SAUGET – Professeure en histoire contemporaine, Université de Tours (rapporteur et examinatrice),

M. Olivier BARA – Professeur en littérature française du XIXe siècle et arts de la scène, Université Lyon 2 (rapporteur et examinateur),

Mme Anne-Claude AMBROISE-RENDU – Professeure en histoire contemporaine, UVSQ – Paris-Saclay (présidente),

M. Jean-Claude YON – Directeur d’études, EPHE, PSL (directeur de thèse),

Résumé :

During a musical performance, musicians constantly monitor and adjust their playing. What they hear inevitably depends on the acoustics of the room in which the performance takes place. This thesis investigates the interaction between musicians and room acoustics. Of principal interest are baroque musical performances with a historically informed interpretation played in historical versus modern spaces. This thesis takes place within the EVAA (Experimental Virtual Archaeological-Acoustics) project, which is dedicated to exploring the acoustics of historical spaces and their function within culture using novel and experimental methods.

An experiment was undertaken in which musicians (flutists, violists, and theorbists) played several pieces in two real spaces (the Salon des Nobles from the Château de Versailles and the amphitheater from the Cité de la Musique) and in their virtual counterparts. The virtual spaces were based on a virtual reality system developed within the framework of the EVAA project, for which a novel auralization architecture was implemented. An analysis of the musicians’ experiences revealed that their playing depends somewhat on the acoustics of the room and also revealed the strengths and weaknesses of the virtual reality system.

A significant portion of the manuscript is devoted to the analysis of musical performances resulting from this experiment. Two primary approaches were undertaken: the first uses a somewhat typical framework relying on low-level features, and the other relies on objective measures derived from musicological principles to highlight higher-level features. The first approach revealed some differences in objective measures as a function of the room, but the second approach made it possible to identify in which dimensions of baroque interpretation the performances differed.

Finally, a listening test was carried out to verify that the differences in playing style, revealed by the objective performance measures in the two rooms, were audible and were in agreement with the measures. In this test, musically educated listeners rated recordings within several aesthetic musical parameters. The comparison between the objective performance measures and the listener ratings revealed fairly good agreement among the flute performances, while for the violists, this agreement was inadequate. This difference between the instruments shows that the influence of the room on historically informed performance of the musicians is relatively subtle, and that there is still room for further investigation within this domain.

 

Composition du jury :

  • Malte Kob (Detmold Hochschule für Musik, Rapporteur)
  • Mathieu Paquier (Université de Brest, Rapporteur)
  • Mitsuko Aramaki (Université d’Aix Marseille, Examinatrice)
  • Théodora Psychoyou (Sorbonne Université, Examinatrice)
  • Catherine Lavandier (CY Cergy Université, Directeur de thèse)
  • Brian FG Katz (Sorbonne Université, Directeur de thèse)
  • Marguerite Jossic (Musée de la musique, Invitée)

Résumé :

Cette recherche de doctorat est dédiée à l’étude de films plastiques auto adhésifs utilisés dans les dessins d’architecture, que nous regroupons sous l’appellation « zip ». Ce produit graphique est importé des États Unis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale afin d’accélérer les méthodes de production des documents graphiques dans le contexte de la Reconstruction. Il disparaît dans les années 1990 avec l’arrivée des ordinateurs dans les agences. Le zip se caractérise par une surface colorée ou un motif, imprimé à l’encre, sur un support plastique transparent et préencollé avec un adhésif. La recherche a été initiée suite au constat de son état préoccupant au sein des collections de dessins d’architecture. Afin de pouvoir établir des protocoles de conservation restauration adaptés aux problématiques qu’il pose, une étude approfondie des collections est nécessaire. Elle favorise une compréhension affinée de l’utilisation du zip et de ses dégradations par la réalisation de campagnes de constats d’état En parallèle de ces évaluations, une étude sur la matérialité de ces composés est engagée. Des zips non usagés sont collectés pour construire une base de référence en vue d’analyses sur les collections nationales Ces études permettent d’esquisser des conclusions quant au lien entre matérialité et dégradation, qui dans le cas du zip est particulièrement complexe au regard de l’évolution dans le temps des formulations d’adhésifs et de plastiques. Confrontés à un corpus de dégradations très étendu, le projet se concentre sur les altérations les plus dangereuses qui sont également celles face auxquelles les restaurateurs se trouvent démunis les soulèvements, les rétractions et les bulles en réseaux. Un protocole expérimental est engagé, en condition d’atelier, sur des éprouvettes dont les dégradations sont modélisées en laboratoire après réalisation de vieillissements artificiels. Un suivi rigoureux permet de valider l’innocuité des traitements sur les matériaux en présence sur le court et le long terme Afin de se mesurer aux contraintes d’une intervention en conditions réelles, une étude de cas est traitée en respectant la déontologie et le cahier des charges défini en amont.

Abstract

The present doctoral research is dedicated to the study of pressure sensitive adhesive plastic films used in architectural drawings, referred to under the name « zip ». Zip is imported from the USA at the end of World War II in the aim of increasing the production means of graphic documents in the context of the Reconstruction. The use of zip gradually vanishes in the 1990 ’s with the advent of computers Zip is characterised by a coloured surface or a pattern, printed in ink, on a plastic transparent support, coated with an adhesive. The research was initiated from the observation that these graphic products, present in architectural drawing collections, were in a preoccupying state of conservation In order to establish conservation treatments adjusted to the necessities of zip films, it was necessary to first study their presence in collections in depth and contributed to the understanding of the use of zip and its degradations through documentation in the form of condition reports. As well as these evaluations, a study of the materiality of zip was engaged Unused zip films were collected in the aim of building a reference base from which to adapt analyses protocols. These investigations lead to the establishment of the link between materiality and degradations, particularly complex in the case of zip, due to the evolution of adhesive and plastic film formulations over time Confronted with a wide array of degradations, the project concentrated on the most threatening alterations, posing most problems to conservators adhesive loss, shrinking, and the creation of a network of bubbles An experimental protocol was initiated, under studio conditions, on samples which were artificially aged to reproduce those degradations. A careful monitoring of these samples helped verify the innocuity of the treatments in both short and long term In order to comply with the implications of a real life treatment, a drawing was treated in a case study, guided by pre defined ethical considerations and material specifications

Composition du jury :

  • Mme Valeria Duplat Conservatrice restauratrice d’arts graphiques indépendante
  • Mme. Maroussia Duranton, Physico chimiste, C 2 RMF, directrice de la thèse
  • M. Richard Klein, Architecte, Professeur, ENSAP Lille
  • M. François Pernot, Professeur, CY Cergy Paris Université, directeur de la thèse
  • M. David Peyceré Conservateur en chef du patrimoine, CAPA
  • M. Gilles Ragot, Historien de l’art, ENSAP Bordeaux, rapporteur de la thèse
  • Mme Rachel Rivenc Conservatrice restauratrice, Getty Research Institute
  • Mme Véronique Rouchon, Physico chimiste, CRC, rapporteure de la thèse

Résumé :

L’abbaye de Saint-Germain-des-Prés fait partie des grands monastères bénédictins parisiens qui disposent d’un riche ensemble de documents médiévaux produits entre les IXe et XVe siècles et aujourd’hui conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale de France. À partir de leur examen, l’objectif de ce travail est de montrer : 1) comment les moines sont amenés au cours de deux épisodes de réforme à la fin du XIIe siècle et à partir du milieu du XIIIe siècle à inscrire l’écrit dans l’ensemble des pratiques sociales qui garantissent la stabilité institutionnelle de la communauté et 2) comment ces pratiques d’écriture font évoluer en profondeur les fondements du pouvoir monastique.

Le premier moment consiste en la rédaction du premier cartulaire de Saint-Germain-des-Prés encore conservé à la fin du XIIe siècle. Aboutissement d’un long moment d’écriture de l’histoire à Saint-Germain qui a débuté dès le IXe siècle, cette cartularisation souligne un désir de maîtrise par l’écrit de la mémoire de l’institution qui se formalise en un véritable récit historique patrimonial. Cet épisode pose la question du rôle que l’écrit joue dans les processus de contrôle des hommes et des femmes, de territorialisation graduelle du pouvoir monastique et de mutation de l’autorité abbatiale.
Le second moment de notre enquête est consacré à un tournant documentaire qui survient au cours de la seconde moitié du XIII e siècle et laisse des
effets jusqu’au début du XV e siècle. L’écrit devient un élément incontournable du paysage institutionnel. Cette irruption engendre des reconfigurations des fondements de la domination monastique qui participent de la constitution d’un nouveau modèle d’équilibre gouvernemental.

The abbey of Saint-Germain-des-Prés is one of the great Parisian Benedictine monasteries with a rich collection of medieval documents, written between the 9th to the 15th Centuries and now preserved in the National Archives and the National Library of France. The objective of this work is, by examining those documents, to show : 1) how the monks were led during two episodes of reform at the end of the 12th century and from the middle of the 13th century onwards to include writing in the set of social practices that guaranteed the institutional stability of the community and 2) how do these writing practices profoundly change the foundations of monastic power?

A first important event is the writing of the first cartulary of Saint-Germain-des-Prés, which is still preserved today at the end of the twelfth century. As the culmination of a long period of writing history at Saint-Germain that began in the ninth century and the result of the patrimonial recovery that began in the eleventh century, this first cartularization underlines a strong wish to establish the memory of the institution through writing, formalized into a true historical patrimonial narrative. This episode raises the question of the role that the written word plays in the processes of control of men and women, the gradual territorialization of monastic power and the mutation of abbatial authority.
The second important event is a major turning point in documentation that takes root in the middle of the thirteenth century, underlining and actively participating in a profound institutional reconfiguration over the long term until the beginning of the 15th century. The written word becomes an indispensable tool for the institution. This major irruption led to reconfigurations of the foundations of monastic domination, which contributed to the constitution of a new model of governmental equilibrium.

Composition du jury :

  • Pierre CHASTANG, professeur, Université Paris-Saclay, UVSQ (directeur de thèse)
  • Adam KOSTO, professeur, Université de Columbia (co-directeur de thèse)
  • Pierre JUGIE, conservateur général du patrimoine, Archives nationales (co-encadrant de thèse)
    M. Paul BERTRAND, professeur, Université Catholique de Louvain (rapporteur et examinateur)
  • Florian MAZEL, professeur, Université Rennes 2 (rapporteur et examinateur)
  • Laurent FELLER, professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (examinateur)
  • Mme Valérie THEIS, professeure, École Normale Supérieure Ulm (examinatrice)
  • Mme Maaike VAN DER LUGT, professeure, Université Paris-Saclay, UVSQ (examinatrice)
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