Résumé :
La thèse examine les effets de la scripturalisation des espaces ruraux des Grands Causses durant la « révolution documentaire », période s’étendant du XIe au XIIIe siècle, marquée par une croissance exponentielle de la documentation écrite et de sa diffusion au sein de groupes sociaux toujours plus diversifiés. Elle s’intéresse tout particulièrement aux conséquences de ces transformations documentaires sur les relations entre humains et non-humains. Pour ce faire, elle adopte une approche doublement matérielle du corpus écrit : d’une part, en intégrant les composantes et les trajectoires environnementales des lieux couchés par écrit ; d’autre part, en analysant les écrits comme des objets à part entière. Ceux-ci, en tant que tels, exercent une influence sur le monde auquel ils appartiennent et participent aux reconfigurations socio-politiques qui traversent la région des Causses au Moyen Âge central, ainsi qu’à des mutations plus larges des rapports entre les humains et ce que nous appelons la nature. La thèse le démontre à travers une série d’études de cas localisées, croisant de manière pluridisciplinaire un corpus de chartes et d’hagiographies, des données archéologiques et des plans de diverses époques.
Composition du jury :
Laurent Schneider, directeur de recherche
Nicolas Schroeder, chargé de cours, Université libre de Bruxelles
Valérie Theis, professeure des Universités, École normale supérieure – PSL
Maaike van der Lugt, professeure des Universités, Université Paris-Saclay
