Sélection 2022

TFCOPAT – Le Théâtre Féminin de la deuxième moitié du XVIIe siècle : la Construction d’un Patrimoine spécifique ?

Doctorante
Caroline MOGENET 
Partenaires FSP :
Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Laboratoire DYPAC, Mathilde Bombart (directrice de thèse)

Bibliothèque nationale de France, département de la Bibliothèque de l’Arsenal Nadine FEREY-PFALZGRAF (co-encadrante)
Partenaires extérieurs à la FSP :
Edwige KELLER-RAHBÉ, co-encadrante

MCF à l’Université Lumière Lyon 2
Que signifie écrire du théâtre pour une femme sous le règne de Louis XIV ? À partir d’une approche interdisciplinaire, la thèse étudie les carrières d’autrices s’étant consacrées au grand genre de la période classique et le patrimoine matériel et symbolique qui en résulte.
Le théâtre classique présente un paysage riche et varié, au-delà de la seule trilogie Corneille, Molière, Racine. Le théâtre produit par des femmes, largement méconnu, en fait partie.

Cette thèse propose une étude de ce corpus, en se demandant ce que signifie écrire du théâtre pour une femme à un moment où de nombreuses limitations tant juridiques que socio-politiques pèsent sur la condition féminine. Elle prend pour cela appui sur la trajectoire de quatre femmes dramaturges de la deuxième moitié du XVIIe siècle : Françoise Pascal, Marie-Catherine Desjardins, Antoinette Deshoulières et Catherine Bernard.

À partir de l’étude de leurs écrits, de leurs actions, ainsi que des modalités de diffusion et de transmission de leurs œuvres théâtrales, la thèse poursuit deux objectifs : le premier est de resituer leurs productions au sein des pratiques théâtrales du temps, en interrogeant la structuration genrée de ce champ littéraire. Le second est de comprendre la réception à long terme de ce théâtre, à partir d’une étude de sa transmission matérielle, c’est-à-dire les pratiques de collection dont le théâtre classique féminin a été l’objet. En retour, ce sont les processus de patrimonialisation que ce projet interroge : la constitution d’un canon littéraire classique dont les femmes dramaturges sont exclus, et la préservation de ce théâtre à travers des pratiques bibliophiliques particulières.

Intérêts sociétaux et valorisation

Le premier enjeu de ces travaux est de valoriser un patrimoine littéraire méconnu, pouvant donner lieu à des éditions à destination de publics universitaires et scolaires.

Le projet donnera ensuite lieu à des publications scientifiques, mettant en avant les collections de la BnF. Ces travaux seront présentés dans le cadre de sociétés nationales et internationales, comme le colloque de la SIEFAR, ou celui de la NASSCFL.

Il fera notamment l’objet d’une réalisation d’outils et de corpus utiles à d’autres chercheurs. La constitution d’une base de données numérique sur le théâtre féminin est envisagée, ainsi que l’actualisation du catalogue de la BnF, et la contribution aux données concernant les « femmes de lettres » recensées par la BnF.

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