Résumé :

Lors de leur stockage ou de leur exposition, les objets du patrimoine sont soumis à des processus physico-chimiques d’altération liés à leur environnement et en particulier à l’action de polluants primaires (e.g. dioxyde de soufre, oxydes d’azote), secondaires (ozone) ou de composés organiques volatils (COVs). Il a été démontré que ces gaz/vapeurs se comportent comme des agents d’hydrolyse et d’oxydation. L’acide acétique fait partie des COVs ayant un impact considérable et reconnu dans la conservation des objets du patrimoine en particulier des films photographiques. En vue de lutter contre ses effets délétères, ce projet de thèse s’est focalisé sur la conception de nouveaux matériaux poreux hybrides multifonctionnels appelés « Metal-Organic Frameworks » (MOFs) pour la capture sélective de l’acide acétique en présence d’humidité (40% humidité relative) et à température ambiante. Les remarquables propriétés d’adsorption (sensibilité, sélectivité et capacité) et la grande versatilité des MOFs (balance hydrophile/hydrophobe, taille/forme des pores,…) ont été utilisés pour préconcentrer de façon sélective l’acide acétique en milieu humide. Les matériaux les plus performants ont ensuite été préparés sous forme de nanoparticules pour l’élaboration de films minces de qualité optique afin d’en étudier les propriétés d’adsorption et de co-adsorption (acide acétique/eau) par ellipsométrie.L’incorporation de nanoparticules métalliques plasmoniques a ensuite été effectuée afin de concevoir un capteur colorimétrique. L’objectif final de ce travail est de concevoir un nouveau type d’adsorbant caractérisé par une capacité et une sélectivité d’adsorption élevée et dont on pourrait aisément déterminer le niveau de saturation en acide acétique afin d’anticiper son remplacement et ainsi assurer la préservation des objets stockés et exposés dans les musées.

Composition du jury :

M. Rob AMELOOT, Professeur, Katholieke Universiteit Leuven (KUL), BELGIQUE – Rapporteur
Mme Odile FICHET, Professeur des Universités, Université de Cergy-Pontoise, FRANCE – Rapporteur
M. Christian SERRE, Directeur de Recherche, CNRS, FRANCE – CoDirecteur de these
M. Bertrand LAVÉDRINE, Professeur, Muséum National d’Histoire Naturelle, FRANCE – CoDirecteur de these
M. Gaël ZUCCHI, Chargé de Recherche, CNRS, FRANCE – Examinateur
M. Guillaume MAURIN, Professeur, Université de Montpellier, FRANCE – Examinateur
M. Eddy DUMAS, Maître de Conférences, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, FRANCE – Examinateur

Résumé :

La notoriété du plâtre de Paris dépasse les frontières de la France, voire même les frontières de notre Terre si on considère que James Lovell, alors en orbite autour de la Lune lors de la mission Apollo 8, la décrivit en utilisant l’expression « plaster of Paris ». Son utilisation pour le moulage, la sculpture, les décors architecturaux associés aux productions artistiques françaises lui donnèrent ses lettres de noblesse. Le plâtre de Paris est exporté de par le monde dès le Moyen Âge et sa qualité est vantée par les voyageurs de passage . En effet, ce plâtre local est réputé pour sa qualité mais aussi pour sa quantité, la butte Montmartre étant un témoin évident de l’abondance du gypse dans le Bassin parisien. Mais au-delà du plâtre à mouler, visible dans les salons et les musées, le plâtre est avant toute chose un des matériaux les plus utilisé dans la construction francilienne, et l’un des plus visibles. La moitié des bâtiments parisiens et une grande partie du bâti historique d’Île-de-France offrent encore à la vue du passant des façades enduites en plâtre, datant d’entre le XVIIe siècle et le milieu du XXe siècle. Cependant, les enduits de plâtre sont confondus avec des enduits de ciment ou de chaux, sont appelés à tort plâtre-et-chaux et sont parfois recouverts de peintures épaisses qui brouillent leur observation. De ce fait, les enduits, souvent qualifiés d’ouvrages constructifs mineurs, sont peu étudiés et le plâtre reste un matériau encore ignoré malgré un regain d’intérêt de la part des chercheurs sur les matériaux « pauvres » tels que la chaux ou la terre. Les enduits au plâtre ont pourtant une valeur autre qu’historique et technique. L’esthétique de leur riche ornementation qui cisèle les parements d’ombre et de lumière, mais également leurs couleurs et leurs textures, participent pour beaucoup aux ambiances urbaines. Cette étude se propose d’explorer le déclin de l’utilisation du plâtre en façade à travers l’analyse d’un corpus de soixante édifices soit une centaines de façades décrites et intégrées à une base de données et à un Système d’Information Géographique (SIG). Les enduits observés couvrent trois siècles, de l’âge d’or de la pratique au XVIIe siècle jusqu’à la disparition des savoir-faire suite aux grands conflits du XXe siècle, en passant par les changements drastiques dans la fabrication des matériaux lors de la révolution industrielle. La lecture des traités de construction, des journaux, des brevets d’invention et l’étude de devis de maçonnerie et de procès-verbaux d’experts du bâtiment complètent la recherche de terrain par une étude historique. De 1667 aux années 1980, l’usage du plâtre en extérieur est décortiqué à travers l’évolution de l’extraction, de la fabrication, de la mise en œuvre du plâtre et de la conception des façades. La thèse explore comment, de matériau incontournable à la construction, le plâtre est peu à peu relégué aux décors intérieurs au fur et à mesure de l’altération de sa qualité et de la disparition des savoir-faire locaux.

Composition du jury :

Mme Valérie NEGRE Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Rapporteur
M. Robert CARVAIS Université Paris Ouest Nanterre La Défense Rapporteur
Mme Annalisa VIATI NAVONE Laboratoire de Recherche de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles Examinateur
Mme Véronique VERGES-BELMIN Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques Examinateur
Mme Nadia HOYET Laboratoire de Recherche de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles Directeur de thèse
M. Jean-Claude YON Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines Co-directeur de thèse

Nous avons le plaisir de vous annoncer qu’Emilande Apchain, doctorante du LabEx Patrima inscrite à l’Université de Cergy-Pontoise soutiendra ses travaux le vendredi 24 mai à 14H (C2RMF – Amphithéatre Palissy*).

Sa thèse initiée en 2014 est intitulée « Apport des traitements carboxylates à la protection des alliages cuivreux » .

*En raison du plan vigipirate alerte attentats, les mesures de sécurité sont renforcées et les entrées au C2RMF sont interdites à toute personne non inscrite. Je vous remercie donc de bien vouloir m’indiquer votre venue au plus vite (emilande.apchain@cea.fr). Merci pour votre compréhension.

Résumé:
En milieu extérieur les objets en cuivre et alliages cuivreux subissent des altérations qui entrainent des modifications physiques et esthétiques de l’œuvre. Pour limiter ces dégradations il convient de réduire les interactions entre la couche de corrosion et son environnement d’exposition en appliquant un traitement de protection. Ce travail de thèse propose d’étudier deux types de traitements de protection : une cire microcristalline (cire Cosmolloïd) et des solutions de décanoate (NaC10 et HC10). Pour cette étude des échantillons « modèles » en cuivre naturellement corrodés ont été utilisés afin de développer une méthodologie analytique visant à étudier le mode d’action et la pénétration des deux types de traitement de protection appliqués sur des couches de corrosion. Grâce à cette méthodologie il a été observé que bien que l’action en surface varie en fonction de la nature du traitement, la pénétration quant à elle semble dépendre essentiellement de son mode d’application.

Un travail de remise en corrosion des échantillons traités a également été mené en conditions d’immersion et en corrosion atmosphérique sous cyclage d’humidité relative, à l’aide de traceurs isotopiques (D2O et 18O), afin d’évaluer qualitativement et de comparer l’efficacité des différents traitements de protection. Des dégradations sous UVB et lixiviation des traitements ont également permis d’étudier la tenue des traitements dans des conditions d’exposition extérieure. La détection des traceurs isotopiques dans les couches de corrosion par ToF-SIMS et analyses NRA, a mis en évidence des efficacités équivalentes pour les deux traitements.  Elles ont en revanche également révélé des différences de tenues face à différentes sollicitations. Tandis que la cire microcristalline se dégrade rapidement sous rayonnement UVB par rapport au traitement HC10, le phénomène de lixiviation semble en revanche dégrader plus rapidement un traitement demeuré en surface de la couche de corrosion.

Jury de soutenance :
  • Régis Bertholon, Haute Ecole Arc, rapporteur
  • François Mirambet, C2RMF, Rapporteur
  • Cristina Chiavari, Université de Bologne, examinatrice
  • Delphine Neff, LAPA, examinatrice
  • Annick Texier, LRMH, Invitée
  • Albert Noumowé, L2MGC, Directeur de thèse
  • Philippe Dillmann, LAPA, Directeur de thèse

 

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