Résumé :
Le poly(chlorure de vinyle) (PVC) est l’un des plastiques les plus utilisés au monde, et sous sa forme plastifiée, on le trouve dans les musées dans les collections techniques ou scientifiques. Malheureusement, l’état des objets patrimoniaux en PVC est souvent considéré comme médiocre, en raison d’un jaunissement et d’une perte de plastifiant causée par la dégradation du matériau.
Ces travaux de thèse considèrent l’utilisation de vernis afin de ralentir les dégradations du PVC plastifié, en se concentrant sur le jaunissement et la perte de plastifiant. Deux formulations de PVC ont été étudiées : l’une contenant un phtalate (DIDP) et de l’huile de soja époxydée, l’autre contenant ces plastifiants plus un plastifiant phosphate, utilisé pour les objets à destination des zones accueillant du public. Comme cette deuxième formulation n’est pas souvent étudiée, le comportement en vieillissement du PVC phosphaté plastifié a caractérisé.
Ensuite, trois vernis à base de polyuréthane ont été appliqués sur les deux formulations PVC, et caractérisés pour évaluer leur impact sur les dégradations. Des PVC neufs et pré-vieillis ont été considérés, pour représenter des objets relativement nouveaux et âgés dans les collections.
En parallèle, une évaluation de l’état des collections plastiques du Musée des Arts Décoratifs de Paris a été réalisée. La composition des objets a été corrélée à leur état, en considérant également l’âge de l’objet et la collection dont il vient. Les résultats ont été compilés dans une base de données accessible à tous·tes pour améliorer la connaissance globale des collections.
Enfin, des tests d’application ont été effectués par les restauratrices sur des objets en PVC représentatifs des objets muséaux, afin de déterminer si l’application des vernis répond aux critères déontologiques de conservation en termes de facilité d’application et de préservation d’apparence. Les objets vernis ont ensuite été évalués par un panel de conservateurs·ices et de restaurateurs·ices, afin de déterminer ce qui est « acceptable » dans les pratiques de conservation.
Ces travaux sont le fruit d’une collaboration entre le Laboratoire de Physicochimie des Polymères et des Interfaces (LPPI, sous tutelle CY Cergy Paris Université), et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Ces travaux ont par ailleurs été réalisé en partenariat avec le Musée des Arts Décoratifs de Paris, ainsi que Griffine Industries, fabricant d’enductions plastiques.
Composition du jury :
Emmanuel Richaud, PIMM, ENSAM – Rapporteur
Pierre-Olivier Bussière, ICCF, Université Clermont Auvergne – Rapporteur
Bertrand Lavédrine, CRC, MNHN – Examinateur
Sophie Cantin, LPPI, CY Cergy Paris Université – Directrice de thèse
Odile Fichet, LPPI, CY Cergy Paris Université – Co-directrice de thèse
Nathalie Balcar, C2RMF – Encadrante de thèse
