Implication de sels et de microorganismes dans la détérioration de grottes et d’abris ornés

Les approches pluridisciplinaires menées lors du projet GAODETER ont permis de générer une quantité très importante de données nouvelles sur la biodiversité microbienne au niveau des zones de formation d’efflorescences de gypse dans la grotte du Sorcier et l’abri de Laugerie-Haute-Est. La formation de gypse sur les parois rocheuses de ces monuments est majoritairement due à des phénomènes géochimiques comme l’indiquent les signatures isotopiques du carbone et de l’oxygène et la faible teneur en bactéries métabolisant le soufre au niveau de ces zones. Par contre, ces zones hébergent une microflore très riche et abondante organisée en biofilms principalement au niveau de la roche sous-jacente. Cette microflore subit des fluctuations saisonnières quantitatives et qualitatives que nous avons pu décrire. Elle héberge de nombreux microorganismes halophiles et/ou déjà décrits comme ayant un pouvoir de biodétérioration des matériaux du patrimoine. Ces zones d’efflorescence de gypse pourraient ainsi constituer un réservoir de microorganismes biodétériorateurs faisant courir un risque pour la préservation des grottes et abris ornés. Par ailleurs, nous avons constitué un souchier de microorganismes isolés lors de l’étude GAODETER dont nous allons étudier le potentiel colonisateur et de biodétérioration dans de futures études.