L’étude des 300 diplômes royaux et privés mérovingiens et carolingiens des Archives nationales, datant entre 625 et 986, a été centrée sur l’étude des sceaux, indispensables signes de validation des actes, et sur les dépôts de cheveux que ceux-ci ont reçu.
L'étude a débuté à partir d'un corpus d'une cinquantaine de documents, conservés dans la série K, actes royaux des périodes mérovingienne et carolingienne, datés entre 625 et 986. Les sceaux les validant ont été particulièrement étudiés, et tout d’abord leurs matériaux constitutifs (cire et additifs, couleur, présence de vernis) et leur mode d'apposition (plaqués, plaqués-rivés). Une recherche systématique (qui a été étendue à des documents similaires conservés en Allemagne, à titre comparatif), a visé à mettre en évidence la présence ou non, au sein de ces sceaux, de fibres volontairement mêlées à la cire. Des analyses ont permis de confirmer l'origine humaine de ces fibres, et ainsi de proposer l'hypothèse d'un geste symbolique fort, visant à simuler la présence royale dans le sceau pour renforcer l’action performatrice de l’acte. Le projet a permis de travailler aussi sur les images présentes sur ces sceaux, et de réfléchir, par leur étude, aux modes d’expression et de représentation du pouvoir royal au haut Moyen Âge, ainsi qu’aux pratiques de validation et d'authentification des documents royaux et à la symbolique de ces images. La restauration des sceaux et des parchemins, la création de conditionnements adaptés pour les conserver dans des conditions optimales et la couverture photographique complète du corpus sont venus compléter le projet.